Nous sommes exigeants dans notre engagement éco-responsable. Nous remettons sans cesse en question notre chaîne de valeurs afin de toujours proposer de meilleurs produits avec moins d’impact écologique. Nous recherchons la traçabilité maximale sur chaque centimètre carré de nos vêtements (cf toutes les autres rubriques de la page démarche). Cependant, tout n’est pas parfait.
Notre projet est un cheminement, et nous sommes loin de l’impact 0. Pour cela, il faudrait courir nus.
Nous avons décidé de partager clairement avec vous ce qui est critiquable et nos limites actuelles.
Les « accessoires » (zips, élastiques, pads)
L’origine et la composition des accessoires sont très rarement indiquées, même chez les marques éthiques. Ils représentent en effet un faible pourcentage de la composition des vêtements. Nous faisons le choix d’aller au bout de notre volonté de traçabilité et de vous parler aussi de ces éléments car il y a théoriquement pas mal de progrès à faire.
Nos élastiques, pads de brassières et zips ne sont pas issus de fibres recyclées. Cependant nous avons fait au mieux : tous ces éléments sont certifiés Oeko Tex® et la majorité vient d’usines européennes. Les pads et élastiques sont produits près de chez nous : les premiers par une entreprise allemande en Pologne, et les seconds sont tissés en France par une entreprise familiale avec un grand savoir-faire dans le domaine. En revanche, nous n’avons pas pu retracer précisément où notre référence de zip était produite. Ils viennent du groupe YKK (le top de la qualité des zips), et le groupe possède des usines un peu partout dans le monde, et aussi en France. On nous a indiqué que nos zips venaient au final de l’usine française, mais il est fortement probable que plusieurs des éléments constituant le zip viennent du Japon.
Progrès possibles : YKK a une référence en recyclé mais elle ne correspond pas à notre besoin technique. Pour nous, avoir un zip au top de la qualité est plus important que d’avoir un petit pourcentage de recyclé dedans. De même, des pads avec une part de recyclé existent mais les minima de commandes sont beaucoup trop élevés pour une marque comme la nôtre et on risquerait de gaspiller. Néanmoins, en nous développant, nous pourrons accéder à ce type de références.
Les matières
Sur les leggings de notre gamme Skin, nous avons positionné des empiècements en tissu « mesh » derrière les genoux afin d’optimiser la ventilation. Celui-ci, qui vient d’Italie, est composé de polyamide non recyclé. Le très faible volume de commande (car petite partie du legging) ne facilite pas les recherches. Il est néanmoins certifié Oeko Tex® depuis peu. De même dans nos tissus principaux, l’élasthanne n’est pas recyclé. Celui de la gamme Thermale l’est. Avec nos critères déjà stricts (PET ou nylon 100% recyclé, tissu européen, traçable, certifié Oeko Tex® ), il est impossible d’éliminer les tissus ne contenant pas de l’élasthanne recyclé de nos recherches. C’est encore très rare (tous les produits sur le marché avec de l’Econyl® ne contiennent pas d’élasthanne recyclé d’ailleurs).
Sur une réflexion plus globale : nous ne pensons pas que le synthétique recyclé soit LA solution. C’est UNE solution qui s’intègre dans un ensemble de solutions pour une mode plus responsable. Il a ses avantages et ses inconvénients, tout comme les autres matières. Et c’est une solution surtout pour le textile sportif, où le choix de matière est plus restreint du fait des attentes techniques des produits (séchage rapide, élasticité …). Il n’existe pas beaucoup d’alternatives et pour celles qui existent, elles ne sont pas parfaites non plus. On peut parler de la laine mérinos qui posent souvent des problèmes de traçabilité et d’assurance concernant le bien-être animal dans les élevages (les pratiques de mulesing notamment). De plus l’impact carbone de la laine est loin d’être neutre : l’élevage des moutons représente quasiment 50% des gaz à effet de serre de nouvelle zélande par exemple . Le tencel (que nous utilisons déjà) peut être une des solutions mais ce n’est pas adapté à tous les produits et toutes les pratiques (un legging en Tencel serait plutôt pour des sports doux par exemple)
Progrès possibles : Pour le mesh des débardeurs nous avons pu sélectionner une référence différente, avec un polyamide recyclé et nous privilégierons au maximum ce choix dans les prochains produits. De même, pour l’élasthanne, sur les produits en cours de développement une plus grande partie contient de l’élasthanne recyclé. Nous souhaitons également proposer des alternatives naturelles pour nos produits, afin que chacun puisse respecter ses convictions et valoriser un critère plutôt qu’un autre.
La recyclabilité de nos vêtements
Nos deux fils recyclés polyester et polyamide sont tous deux recyclables et ce, à l’infini. Cependant, pour composer nos tissus, ces fils sont ensuite tissés avec un peu d’élasthanne afin qu’ils soient stretch et adaptés à une utilisation sportive. Ce type de mélanges est ce qui rend de nombreux habits d’aujourd’hui non recyclables au sens où l’on ne pourrait pas refaire un fil à partir des vêtements broyés. Quelques mots de notre fournisseur italien à ce sujet :
« En théorie même si nos articles pourraient être recyclés aujourd’hui il n’y a aucun intérêt écologique à le faire : cela nécessiterait de séparer le fil élasthanne du fil polyamide, et le seul moyen est actuellement chimique et polluant. Cependant, à l’avenir, nous espérons pouvoir le faire et d’après les informations que j’ai pu avoir les filateurs travaillent sur des possibilités d’une séparation plus écologique et non chimique de ces 2 fils pour que cela ait un sens. Mais cela risque de prendre du temps avant d’y arriver. »
La limite actuelle est donc que l’impact carbone de la séparation est supérieur à celui de la fabrication d’une nouvelle matière. Pour les produits ayant besoin d’être élastiques (leggings, brassières, la plupart des sous-vêtements …) cette limite est un vrai enjeu.
Progrès possibles : Les recherches d’amélioration des procédés de séparation sont en cours (au Japon notamment) et le Slip Français est en cours de test sur du recyclage coton/élasthanne. Nous sommes également en contact avec plusieurs entreprises qui travaillent à ce sujet et poussons particulièrement la veille à ce sujet. Nous réfléchissons également à mettre en place un outil pour encourager le dépôt en point de collecte et de tri plutôt qu’à la poubelle afin de permettre le recyclage en matériaux isolants ou la redistribution via le circuit associatif. Rendez-vous sur le site de la Fibre du Tri pour trouver le point de collecte le plus proche de chez vous.
Les micro-fibres
Lors du lavage, certaines fibres de nos vêtements se détachent et une partie est trop petite pour être filtrée par nos machines à laver. Ces micro-fibres se retrouvent alors dans le système d’eaux usées et à terme, dans les océans. Le polyester et polyamide recyclés ne font pas exception. Mais les études à ce sujet montrent que tous les textiles, et non uniquement les fibres synthétiques, sont concernés par ce problème. En effet, plus des 3/4 des micro-fibres retrouvées dans les océans proviennent de fibres cellulosiques (coton, lin, viscose). Quant à la biodégradabilité de ces fibres naturelles, il faut bien avoir en tête que les traitements et teintures appliqués (peu de gens portent du coton brut non teint) ralentissent fortement leur biodégradabilité et que l’eau froide du milieu océanique, n’est pas du tout un milieu idéal pour la dégradation.
Vous pouvez trouver toutes les sources de ces chiffres et infos dans notre article dédié au polyester recyclé.
Progrès possibles : Nous proposons pour le moment le sac de lavage Guppyfriend sur notre site, sac qui filtre les micro-fibres, mais nous savons que ce n’est pas un solution pérenne idéale. Les différentes conférences auxquelles nous avons assisté concluaient sur le fait qu’il fallait considérer ce problème comme un problème global du textile et non propre à un seul type de matière. Et donc que l’une des principales solutions durables allait surement venir de l’innovation coté filtres de machines à laver. Ce n’est pas pour nous défausser du sujet, simplement nous n’avons pas l’impression de pouvoir avoir un impact majeur là-dessus et ce même en développant également une gamme en fibres naturelles, puisque le problème sera le même. Nous continuons à nous informer sur le sujet et à forger et faire évoluer notre opinion avec les études qui sortent régulièrement.
L’accessibilité de notre marque
En lançant Gayaskin, nous voulions montrer qu’une alternative éco-responsable aux grandes marques était possible. Vendre nos produits au même prix que les grandes marques avec tous les engagements que l’on a derrière est un vrai challenge (réussi !). Cependant, nous sommes complètement conscients que tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir un legging à 70 euros.
Coté tailles, nous allons du XXS ou XS au XL (qui correspond à du 44). Nous vendons déjà extrêmement peu de XL (moins de 2%) donc des tailles supérieures risqueraient de générer beaucoup d’invendus. De plus, développer ces nouvelles tailles n’est pas si direct car l’évolution de mesures n’est plus la même et le patronage doit être spécifique (c’est donc un budget !).
Les photos sur notre site ne sont jamais retouchées (hors lumière / couleurs produits si besoin). Nos modèles portent des tailles allant de 36 à 40. Focalisés sur notre mission de proposer une démarche la plus responsable possible, nous n’avons pas assez porté attention à être représentatifs de toutes les femmes qui porteraient nos vêtements. Nous avons majoritairement demandé à nos amies (ou amies de nos photographes) de nous aider, sans exclure personne mais sans non plus adopter une démarche pro active pour inclure toutes les morphologies.
Progrès possibles : En nous développant, certaines économies d’échelle seront possibles et nous pourrons répercuter cela sur nos produits. Nous ne pourrons jamais être au prix des grands magasins de sport mais nous espérons au moins étendre la gamme de prix disponibles. Nous l’avons déjà fait pour notre legging GAYA équivoque qui avait baissé de 10 euros grâce à la baisse du coût de nos imprimés (la 2nde version sortie en juillet 2020 est un peu remontée à cause du changement de tissu qui est maintenant encore plus qualitatif, mais c’est pour expliquer le principe).
Élargir notre gamme de tailles n’est pas prévu à court terme pour les raisons évoquées plus haut. Par contre, nous voulons être d’avantage représentatifs de notre gamme de tailles existante lors de nos prochains shootings photos. Cette partie du développement de marque (les shootings, la photo etc…) n’est pas l’univers d’où nous venons et en tant qu’ingénieurs, nous étions focalisés sur le produit et la démarche, mais maintenant que nous nous sentons plus à l’aise, nous n’avons plus d’excuses et avons à cœur de corriger cela.
Transports
Nous choisissons un transport 100% routier pour acheminer nos tissus jusqu’à notre atelier puis notre production jusqu’à notre lieu de stockage.
Nous avions établi un partenariat avec un logisticien engagé afin d’optimiser les soutes de cars touristiques non utilisées par les passagers sur les lignes existantes, et ainsi ne pas affréter de camion de marchandise en plus pour acheminer notre production depuis le Portugal. Cela a duré un peu plus d’un an mais malheureusement cette entreprise a suspendu son activité. Nous passons donc à nouveau par des transporteurs routiers « classiques »
De plus, il nous arrive d’envoyer des prototypes en express – donc par avion – lorsque nous sommes en retard et que cela influe beaucoup sur la suite (pour qu’ils arrivent à l’heure pour un shooting ou un WE planifié pour un testing produits par exemple)
Enfin, lorsque nous nous rendons dans notre usine au Portugal, nous voyageons également par avion.
Progrès possibles : Si une nouvelle solution de mutualisation de transport apparaît, nous la réutiliseront, mais nous ne pouvons pas nous transformer en logisticien pour la récréer par nous-mêmes. Ce serait un métier à part entière. Le transport représentant moins de 5% de l’impact carbone d’un produit, il est nécessaire d’être cohérent dans nos actions et notre investissement (en temps et financier) vis-à-vis de cette partie.
Si vous avez des idées concernant les différents points évoqués, que vous avez l’impression que vous avez entendus parler de solutions qui pourraient nous intéresser ou qu’il y a un autre point de notre démarche qui vous interroge, n’hésitez pas à nous écrire à hello@gayaskin.fr