Quel est le rapport entre le yoga et la course à pied ? Est-ce que je peux faire du yoga si je cours beaucoup? Qu’est ce que ça va m’apporter ?

Ce sont tout autant de questions qui reviennent régulièrement, et bien qu’il existe déjà une mine d’informations à ce sujet, on a eu envie de faire un peu le tri, et de vous apporter notre regard à travers la présentation de 4 bienfaits indéniables du yoga pour les coureuses 🙂

Faire du yoga pour prévenir les blessures

Au delà des habituelles problématiques de foulée ou de cadence dont on nous parle souvent en course à pied, certaines façons de se tenir pendant nos runs, ou certaines faiblesses musculaires non détectées, peuvent à moyen et long terme avoir un impact très important sur votre corps, et entraîner des blessures parfois à répétition.

Faiblesse des ischio-jambiers, quadriceps trop contractés, chevilles peu mobiles, haut du corps trop rigide, hanches qui s’affaissent, plante de pieds pas assez solide, les petits déséquilibres sont infinis, et on n’en a parfois absolument pas conscience, jusqu’au jour où la blessure survient !

A ce titre, le travail de proprioception est très important, le renforcement musculaire également, mais s’arrêter à cela serait oublier un allié de taille pour aider ton corps à être réellement plus fort: le yoga.

En effet, les postures de yoga, lorsqu’elles sont bien réalisées, favorisent notamment un bon alignement du corps, tout en permettant à celui-ci de réduire les éventuels déséquilibres ou compensations induits par une pratique plus ou moins intense de la course à pied.

Le yoga permet aussi de gagner en souplesse, en agilité et en amplitude, en donnant davantage de place à chacun de nos muscles, et en les sollicitant d’une façon bien différente de la course à pied. Le yoga, en permettant aux muscles de s’étirer, est la clef d’une mobilité sécurisante et durable.

En outre, c’est aussi un excellent moyen de se muscler en profondeur, pour assurer un meilleur soutien dorsal et abdominal !

Le yoga pour améliorer son souffle

Quel runner, débutant ou non, n’a pas au moins une fois ressenti cette douloureuse sensation de manquer d’air ?

Cela peut même être un ressenti très courant lors des séances intenses de fractionnés, par exemple, ou même lorsque le cardio est sollicité d’une autre manière, au cours d’une autre activité (indoor cycling, squash, etc).

La respiration est pourtant au centre de cette pratique, et vous savez quoi ?Elle est aussi l’élément essentiel, et même nécessaire, d’une bonne séance de yoga !

Mais alors, quelle différence ?

Et bien, en yoga, on travaille la respiration en pleine conscience. Ce qui veut dire qu’on « pense » réellement sa respiration. On y prête attention, on se concentre dessus, on observe les sensations ressenties dans le ventre, la gorge, le nez et la bouche. On apprend à s’en servir, à la moduler, à la maîtriser.

En ce sens, le yoga présente une formidable complémentarité à la pratique de la course à pied, car il va permettre aux runners d’utiliser leur souffle plus efficacement, et donc, in fine, de mieux oxygéner et protéger leurs muscles (dont leur cœur !).

C’est d’ailleurs pour cela qu’aujourd’hui, de plus en plus de coachs encouragent les pratiquants à apprendre à courir en pleine conscience, en effectuant pendant leurs entraînements, ce « scan » de leurs sensations et de leur souffle.

Les postures de yoga qui aident à progresser en course à pied

Vous avez l’impression de stagner, et de prendre moins de plaisir pendant tes entraînements ? Vous ne savez plus comment aborder ta prépa pour ta future course ?

La réponse se trouve peut-être encore une fois…dans une posture de yoga ! 

Le corps est bien fait, et quand il arrive à un palier de progression dans lequel il se sent confortable, il a envie d’y rester. Pour nombre de runners, ça devient parfois un vrai casse-tête, et on a la sensation de devoir se faire violence à chaque entraînement pour avancer d’un pas ( et souvent, dans ces périodes-là, reculer de deux. Ah, quel sport ingrat !)

Il est vrai que la reprise/réadaptation des séances de renforcement musculaire peut faire beaucoup de bien et aider à dépasser des blocages. Mais certaines postures de yoga, encore une fois en vous sollicitant différemment, peuvent elles aussi être une vraie porte de progression.

Par exemple, la posture du chameau, du cobra ou du poisson, en permettant une large ouverture de la cage thoracique, étendront des capacités respiratoires. Bien sûr, l’idéal est de pratiquer régulièrement, un peu chaque semaine, pour en ressentir les effets.

Le yoga pour renforcer son mental 

On entend très souvent les coureurs dire, à la fin d’une course, que « tout est dans la tête », ou au contraire que « le mental a laché ». Cette réalité peut être source de grandes frustrations, lorsqu’on a passé des semaines ou des mois à préparer son corps assidûment à une course qui comptait pour nous. Mais cela peut aussi être l’occasion d’apprendre à appréhender les choses autrement, dans leur ensemble, et entraîner ainsi ce fameux mental, qui comme notre corps pendant un effort, a besoin de carburant. En tant que runner, on pense souvent (et c’est d’ailleurs plutôt vrai) qu’ »avoir le mental » est quelque chose d’automatique. Impossible de courir sans mental, non ?

Et bien, oui et non. Bien sûr, lorsque l’on s’inscrit à un semi-marathon ou un marathon, que l’on définit un plan, et que l’on s’y tient, c’est déjà une belle preuve de dépassement de soi, de volonté et même d’abnégation. Le mental est là, mais est-il pour autant utilisé efficacement ?

Les runner ont parfois du mal à voir les bénéfices que le yoga pourrait leur apporter, ce sont souvent des grands dynamiques, qui ont du mal à se poser, et ainsi à comprendre comment une pratique « douce » pourrait les faire progresser. Tout d’abord, il existe différents types de yoga, même si usuellement, on préconisera justement à un runner de se tourner vers un yoga doux, type yin ou restoratif, plutôt que vers un yoga trop dynamique, puisque sa pratique running l’est déjà.

Ensuite, c’est justement cette lenteur, cette capacité à tenir une posture plusieurs minutes, à s’efforcer de le faire, en pensant à son corps, mais aussi à son souffle, qui va aider à « muscler » le mental.

Enfin, le yoga permet aussi de travailler sur le relâchement profond des émotions, notamment avec les séances d’ouverture de hanches, où nous stockons tous nombreux « déchets » et blocages émotionnels.

En nous mettant face à nous même, il nous aide à mieux nous comprendre, nous accepter et nous connaître. C’est donc un réel vecteur de confiance en soi !